Pour avoir contribué à plusieurs projets libres, en particulier Wormux et Hachoir, j'ai élaboré une théorie sur les logiciels libres. Étant donné qu'aucun contributeur n'est rémunéré, mise à part de rares exceptions, je pense qu'un logiciel est nourri par la motivation. En particulier, lorsque la motivation baisse, le rythme du développement chutte pouvant le conduire à sa mort.

Je pense que lorsqu'on décide de donner naissance à un logiciel libre, il faut jauger précisément ses objectifs en fonction des ressources disponibles (comprendre : le nombre personnes motivés). Une fois que le projet est lancé, il faut conserver l'intérêt en se fixant des objectifs simples réalisables en 2 mois au grand maximum.

Il faut aussi être à l'écoute des utilisateurs car ce sont eux qui mettent à mort un projet en dédaignant s'y intéresser. Effectivement, je pense que la motivation est nourrie par la fierté de participer à un projet utile. Plus le projet est populaire et médiatisé, plus on est encouragé à l'améliorer.

Trop de projets sont renfermés sur eux-même : ses auteurs développent pour leur propre plaisir en ignorant complètement l'utilisateur final. Je pense par exemple aux interfaces inadaptés au commun des mortels : la ligne de commande, une fenêtre bourrée d'options inutiles, etc. Il s'en suit un problème de communication : le développeur insiste sur la qualité du code au lieu de mettre en avant les fonctionnalités visibles par l'utilisateur.

Pour finir, le succès d'un logiciel libre n'est pas lié aux fonctionnalités proposées mais plutôt au fait qu'il soit adapté aux besoins de l'utilisateur et au marketing autour du projet.

Note : ce billet est également une autocritique de mon projet Hachoir qui peine à trouver son public ;-)